Les recherches archéologiques et historiques de ces dernières années en Europe, et particulièrement en France, offrent l’occasion de réévaluer nos connaissances sur les fondations religieuses de Sens parmi les établissements de Bourgogne en tentant de mieux saisir leur place au IXe siècle. Parmi les enjeux, nous insisterons sur la question de la vénération des corps saints et des cryptes. Plusieurs fouilles archéologiques et étude de bâti en France permettent de s’interroger à nouveau sur les témoignages subsistant aussi bien pour Sainte-Colombe que pour Saint-Pierre-le-Vif. En outre, le plan de ce dernier site présente deux cloîtres qui suggèrent une réponse sénonaise aux réformes monastiques promues par le concile d’Aix-la-Chapelle.
Cette rencontre de janvier permettra d’évoquer plusieurs exemples de sites tirés de la nouvelle synthèse sur L’architecture carolingienne en Europe (Édition Picard-Actes Sud) établie par Francois Heber-Suffrin et Christian Sapin. Depuis le premier livre consacré à l’architecture du haut Moyen Âge, L’art préroman de Jean Hubert (1938), aucune synthèse nouvelle n’avait été entreprise pour en approfondir l’étude et définir la singularité de l’architecture carolingienne, avant l’ouvrage de Carol Heitz (Édition Picard, 1980), celui-ci uniquement centré sur l’architecture religieuse : structure des édifices, fonctions, justifications liturgiques. La nouvelle publication intègre les lieux de pouvoir, palais et châteaux, sans oublier les abbayes et les cathédrales avec leur domaine canonial. La rareté des études sur les fouilles et le bâti ne permettaient pas jusqu’alors une approche synthétique des techniques de construction. Depuis de nombreuses recherches en France et à l’étranger ont permis de renouveler la connaissance de celles-ci tout comme celui du décor.
