Le 9e tome du Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse consacre en 1872 un article à Léopold Javal (1804-1872) et y mentionne la création de la ferme-modèle de Vauluisant (commune de Courgenay). Le concept de ferme-modèle est assez flou dans son utilisation courante. Il peut d’agir d’une ferme-école ou d’une ferme d’application de nouvelles techniques agricoles. Vauluisant appartient à la deuxième catégorie et le qualificatif de ferme-modèle lui est attribué pour la première fois en 1851. En 1843, M. Javal en reprend personnellement en main l’exploitation auparavant défectueuse. La ferme est transformée suivant plusieurs axes : remise à niveau, développement de l’élevage, désenclavement, procédures de gestion. Au-delà de quelques échecs, c’est certainement dans le domaine de l’élevage que l’apport de M. Javal est le plus conséquent. Alors que la chétivité des troupeaux était principalement attribuée à un problème de dégénérescence, il met en évidence la place du soin apporté aux animaux dans la qualité du cheptel. Pour diffuser ses résultats, M. Javal s’appuie sur le public en ouvrant largement sa ferme et en organisant des concours. Par ailleurs, il s’intéresse à une vision plus institutionnelle via l’École de Grignon et le Journal d’agriculture pratique. M. Javal étant Juif, son expérience est mise en avant dans la communauté israélite pour promouvoir un secteur d’activité nouvellement accessible.
Ce résultat est exceptionnel pour un homme n’ayant à la base aucune notion des pratiques agricoles et aucun projet en ce sens. Il pose deux questions : quelles ont été les parts de recherche de la rentabilité financière, d’humanisme, de découverte du caractère économique d’une activité méconnue ? Quel rôle a joué Vauluisant dans le développement de la forêt des Landes, deuxième initiative agricole M. Javal ?
La présentation proposée est, en partie, basée sur la biographie de monsieur Léopold Javal, soutenue en 2017 dans le cadre d’un Master 2 en Histoire contemporaine à l’université de Caen.
