À lire l’abbé Brullée, auteur en 1852 d’une histoire de sainte Colombe, la martyre sénonaise, originaire d’Espagne, aurait été victime en 274 de la persécution d’Aurélien. Et c’est à la fontaine d’Azon qu’un certain Aubertus l’aurait ensuite inhumée, avant qu’une abbaye ne soit fondée moins de quatre siècles plus tard par Clotaire II.
Bien qu’elle feigne l’authenticité, cette présentation des faits résiste mal à l’examen, d’abord parce qu’elle se fonde sur une légende qui remonte non au Moyen Age, mais aux XVIe et XVIIe siècles, ensuite, parce qu’elle se heurte à l’indigence des sources médiévales. Pour qui souhaite étudier la genèse du culte de sainte Colombe, il est essentiel de faire la part entre, d’un côté, la légende ayant définitivement pris forme au XIXe siècle, sous la plume de l’abbé Brullée, et, de l’autre, ce que les sources médiévales nous permettent d’apprendre. C’est ce que nous essayerons de faire, en commençant par un retour historiographique qui montrera comment, depuis le XVIe siècle, s’est fabriquée la légende chère à l’abbé Brullée. Nous poursuivrons en examinant les sources médiévales disponibles pour étudier la genèse à Sens du culte de sainte Colombe. De cette façon, nous pourrons voir que le culte apparaît non pas au IIIe siècle, mais au VIe siècle.

POUR VENIR

Date :
Mardi 3 juin 2025

Heure :
20h30

Lieu :
Salle de réunion du CEREP

Adresse :
5 rue Rigault, 89100 Sens, France

> Toutes les actualités